Art Figuratif Contemporain : Quand un Coup de Pinceau Malheureux Dévastait le Colisée de FLANEEL
- florence neel

- 22 oct.
- 6 min de lecture
Le Projet Colisée : Entre Glamour et Chaos

Mon atelier est souvent, non pardon, il est TRÈS souvent un lieu de silence concentré, mais ce jour-là, l'ambiance était résolument... suédoise. J'étais plongée dans un projet pour me sortir de mes fameux portraits glamour, la réalisation d’une toile d'art Figuratif Contemporain assez grande, dédiée au Colisée de Rome, ce symbole de l'éternité et de l'architecture intemporelle.
Mon objectif n'était pas de le peindre sous le soleil radieux comme j’avais eu la chance de le voir lors d’un séjour en Italie, mais de lui offrir une atmosphère dramatique, sous un ciel sombre, presque apocalyptique. Un chiaroscuro moderne pour un monument antique. Je vous rassure c’est pas un mot inventé, c’est juste « réaliser un clair-obscur », mais avouez que ça claque comme mot le « Chiaroscuro » !
Pour accompagner cette création dans l'ombre et la grandeur, j'avais mis ma playlist "Art & Énergie" à fond. C'est là qu'est arrivée l'inévitable, l'irrésistible : ABBA et son hymne universel, "Dancing Queen". Ah oui, j’ai oublié de vous dire : ABBA c’est depuis que je suis petite. Ma mère mettait ce groupe à fond dans la cuisine et faut dire que, dès le matin ça mettait la pèche !
Mais tout ça, c’était avant le drame ! Avouons-le, nous, les artistes, avons un rapport particulier avec notre corps et l'œuvre. Le geste ne se limite pas toujours à la main et au pinceau ; il engage l'épaule, les mains, le torse, parfois même, tout le bassin.
Sous l'effet du rythme entraînant, ma concentration s'est muée en transe artistique. Je n’étais plus l’artiste en quête de perfection ; j’étais une Dancing Queen dans mon royaume de toiles et de pigments. L'huile sentait bon, les couleurs sombres prenaient vie, et j'étais in the mood for a dance.
Mon état d'esprit initial me demanderez-vous ? C'était un mélange de confiance un chouia exubérante, avec le recul, et d'une précision de ma main droite que je croyais infaillible. Je pensais pouvoir maîtriser le mouvement ample de mon pinceau tout en esquissant un pas de côté pour éviter une flaque de térébenthine. L'arrogance créative, sans doute. J'étais à deux doigts de finaliser ce ciel d'encre qui devait magnifier la pierre antique. C’est à ce moment précis que le désastre a frappé.
De l'Amphithéâtre Flavien à la Ruine Post-Apocalyptique : Quand le Geste Dépasse la Pensée
"You can dance, you can jive, having the time of your life..." Le refrain montait en puissance, mon pied a glissé légèrement sur le sol jonché de chiffons (oui je sais j’aurais dû faire le ménage depuis quelques jours, mais bon…), et le pinceau, un gros spalter chargé à mort de noir réchauffé avec un cramoisi d’alizarine – a pris sa liberté.
Ce n'était pas une petite trace, ni une éclaboussure artistique soit disant involontaire. Vous savez bien, le genre de truc sympa que vous voyez sur les réseaux sociaux. La jolie coulure qui vole dans l’espace avant de se poser au millimètre sur la toile (Bon je vous avoue qu’en voyant ces posts sur Instagram, j’ai toujours un doute sur le côté involontaire). Non. C'était un énorme trait, épais et féroce, qui a traversé la face droite du Colisée, le divisant presque en deux. Imaginez : le monument le plus emblématique de la puissance romaine, brutalement zébré, comme si un dieu contrarié y avait apposé sa signature vengeresse.
Mon ciel apocalyptique venait de muter en scénario de fin du monde, mais pas par ma volonté, juré c’était pas ma faute c’était ABBA ! La toile ne représentait plus le Colisée, mais une Ruine improbable, ou alors l'impact d'une hache de guerre laissée par un gladiateur géant, voire même monstrueusement géant, et maladroit ou très en colère.
La peinture à l'huile de ce mélange, si dense, presque brillante, ressemblait à une déchirure dans la matrice, un vide béant dans la façade historique. L'effet était si dévastateur qu'il faisait ressembler le monument, déjà partiellement en ruine, à une catastrophe structurelle moderne. Le contraste entre le symbolisme de l'éternité et cette nouvelle destruction spontanée était sidérant.
La musique s'est arrêtée net dans ma tête. Le silence qui a suivi était assourdissant. J’ai regardé ma main, mon pinceau et la toile, et j’avoue que j’ai un chouia maudit Agnetha, Benny, Bjorn et Anni-Frid (Eh oui c’est eux ABBA).
J'ai lâché un petit juron, probablement en italien pour rester dans le thème (Maledizione surement), mais bon j’ai décidé d’être franche, j’ai gueulé un « HE MERDE » tonitruant, et j'ai reculé pour contempler l'étendue du carnage.
Le sentiment de frustration était grand. Après des heures de travail méticuleux sur les textures de la pierre, un simple mouvement de hanche incontrôlé venait de saborder l'ensemble. C'est le lot de l'artiste : l'imprévisible peut tout ruiner, ou tout sublimer. Dans l'immédiat, je penchais pour la première option.
Les Dieux et Déesses à la Rescousse : Le Conseil de Jupiter
Devant l'ampleur du désastre, et puisque j'étais déjà plongée dans l'Antiquité romaine, il n'y avait qu'une seule solution logique : faire appel aux autorités compétentes. J'ai littéralement levé les yeux au ciel (mon ciel sombre et maintenant déchiré !) pour invoquer les Dieux de l'Olympe et du Panthéon.
Mon premier réflexe ? Zeus et ses éclairs. J'avais besoin d'un coup de foudre non pas pour détruire, mais pour annuler le trait, pour effacer la trace de mon crime. Mais Zeus, le grand patron, est souvent trop occupé à distribuer sa foudre plutôt que de s'occuper d'un simple problème de toile. Pourtant j’ai fermé les yeux très fort en l’invoquant, mais, bon il était aux abonnés absents.
C'est là que m'est venu Jupiter, le souverain romain des cieux. Je me suis imaginé la scène : Jupiter, entrant dans mon atelier (Ouais ok, les vapeurs d’essence de térébenthine n’y sont peut-être pas pour rien !!) contemplant le Colisée rayé, et... éclatant de rire. Un rire tonitruant et contagieux. Il n'aurait pas été fâché ; il aurait sûrement trouvé cette ironie délicieuse. Un monument qui a survécu aux siècles, aux tremblements de terre et aux pillages, vaincu par un pas de "Dancing Queen" ! FLANEEL a fracassé le Colisée, mazette la classe !
Que m'aurait dit Jupiter, le grand blagueur ?
« Humain ! Quel drame ! Regarde ! Maintenant, ta toile a du caractère. Elle est le reflet non seulement de la ruine du temps, mais de la fragilité de l'instant créatif. Ne cherche pas à l'effacer. Cherche à l'incorporer. Moi, Jupiter, je te dis : ton Colisée est plus vrai, car il porte les cicatrices de l'artiste ! »
Un tel conseil, venant du maître du ciel, m'a forcé à reconsidérer la catastrophe. Jupiter me rappelait que l'art est aussi une question de fortuna (la chance), mais surtout de virtus (la capacité à transformer l'épreuve). J'ai senti que les dieux ne me donneraient pas la solution technique, mais la permission de « faire avec ».
Art Figuratif Contemporain : De l'Erreur à la Sublimation
L'idée de Jupiter m'a permis de reprendre mon souffle et, surtout, mon pinceau (cette fois-ci, sans danser). J'ai réalisé que la solution n'était pas d'effacer la trace, mais de la dompter.
La Rétro-ingénierie Créative
Je n'ai pas pu effacer complètement l'épaisseur de la peinture à l'huile sans endommager la couche inférieure du bâtiment. J'ai donc opté pour une technique de remodelage et de dissimulation subtile :
Lissage et Atténuation : J'ai utilisé un solvant très léger et un chiffon microfibre pour adoucir les bords du trait, le fondant légèrement dans le ciel apocalyptique.
Restauration Architecturale : J'ai ensuite repris les lignes architecturales de la pierre par-dessus ce trait, mais en le laissant transparaître comme une ombre, une fissure profonde.
L'Accentuation (Le Feu Créatif) : Finalement, ce que je ne pouvais pas cacher, je l'ai accentué. Le trait sombre est devenu une faille dramatique, comme si un incendie venait de se déclarer à l’intérieur droit du monument. L'ajout d'un jaune très puissant à cet endroit a donné à la toile une profondeur émotionnelle et une texture expressionniste que je n'aurais jamais obtenues sans l'accident.
Conclusion : Le Colisée Vaincu... par l'Amour Filial
Alors, faut-il danser devant sa toile ?
Ma réponse d'artiste est : Oui, absolument. Le mouvement, l'énergie, le lâcher-prise sont essentiels pour que l'âme s'incarne dans la toile.
Le résultat final est une œuvre puissante, riche en histoire et en texture, qui parle de résilience autant que de passion. Le trait noir, autrefois ma bête noire, est aujourd'hui le point focal d'une lumière intense, prouvant que parfois, les plus belles réussites sont nées d'une gaffe de Dancing Queen !
Et si cette toile n'est pas dans la boutique de FLANEEL aujourd'hui, c'est pour la meilleure des raisons : elle a été chippée par une de mes filles qui a immédiatement saisi son histoire et son énergie. Elle décore désormais les murs de son appartement, symbole parfait qu'une œuvre doit d'abord toucher le cœur avant d'atteindre le marché.
Collectionneurs, galeristes, et amateurs d'art contemporain, soyez rassurés : toutes les autres toiles de FLANEEL, sans cicatrice de danse, sont disponibles dans la boutique en ligne. Venez découvrir des œuvres avec, cette fois, des coups de pinceau 100% volontaires !








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