"Les Tribulations d'une Artiste Nomade : De la Chambre d'enfant au Garage Vigneron"
- florence neel
- 10 oct. 2024
- 4 min de lecture
Bonjour et bienvenue sur mon blog pour mon deuxième article !
Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler d'un lieu essentiel pour tout artiste peintre... son atelier. Que recherche un artiste dans son atelier ? Je crois que Pablo Picasso l'a dit mieux que personne :
"Sans un atelier, je ne peux pas travailler. C'est l'atelier qui me donne l'inspiration. Et quand je n'ai plus d'idées, je vais dans mon atelier et, comme par magie, elles reviennent."
Trouver ce lieu parfait où l'on peut laisser libre cours à son art et créer des œuvres qui feront rêver les spectateurs, c’est toute une aventure ! Et croyez-moi, ce n'est pas une mince affaire.
Il faut bien sûr de l'espace pour ne pas trébucher sur les chevalets, renverser les pots de peinture, ou pire, heurter une toile vierge avec le bout d'un pinceau, pour ensuite découvrir avec horreur un magnifique trou dans la toile !
Et parlons de la lumière… Non, pas celle que nous tentons de faire jaillir de nos toiles, mais bien de la lumière naturelle, celle du jour. Une grande fenêtre qui laisse entrer la lumière, c'est le rêve de tout artiste. Mais attention, il ne faut ni trop, ni trop peu de soleil, un vrai casse-tête !
Ça me donne envie de vous parler de mon tout premier "atelier". Comme beaucoup d'artistes, j'ai commencé dans un coin reculé du salon, là où l'on place un petit chevalet et quelques tubes de peinture sur la table basse. Il fallait tout ranger à l'heure des repas familiaux, bien sûr !
Lors de la recherche de notre maison, je vous passe la tête de l'agent immobilier quand je lui ai expliqué qu'il fallait absolument un espace pour un atelier. Mais surtout pas un vieux garage sombre, non merci !
Ce que je ne savais pas à l’époque, c'est que j'allais finalement m'installer dans un endroit encore plus improbable : la fameuse "pièce borgne" des maisons de village héraultaises.
Alors, qu’est-ce qu’une "pièce borgne", me demanderez-vous ? Je vous donne ma définition : "C’est ce fameux espace dans les vieilles maisons qui n’a jamais vu la lumière du jour… littéralement. Un genre de cave à l’étage, où même les araignées apportent leur lampe torche. Parfait pour stocker des vieilleries, ou… pour qu’un artiste en quête de calme (et d’un peu d’obscurité mystique) s’y installe pour créer ses chefs-d’œuvre !"
C’est dans cette pièce, éclairée artificiellement jour et nuit, que j’ai perfectionné ma technique des éclaboussures de peinture. (Vous pouvez en voir des exemples dans des œuvres comme "Angélique".
Mes 1m62 ont été un avantage non négligeable, croyez-moi ! Ce n’est pas vraiment un atelier où l’on peut se détendre en sautant à la corde (et franchement, ai-je vraiment envie de faire de la corde à sauter ?).
C’est à cette époque que j’ai commencé ma quête pour trouver les fameuses lampes "éclairage de jour". Vous pouvez en voir une sur mon chevalet principal, avec quelques miroirs stratégiquement placés sur les murs – merci Valérie Damidot et ses conseils du genre :
"Quand t’as une petite pièce, mets des miroirs partout ! Comme ça, non seulement ça agrandit l’espace, mais en plus, tu peux te voir sous tous les angles… C’est gagnant-gagnant !"
Je vous avoue, peindre dans ce sous-marin sans fenêtre m’a paru long… très long. On se bat contre la lumière artificielle, les ombres, et les câbles qui traînent (je me souviens encore du câble internet qui descendait les marches jusque dans ma "grotte").
Mais heureusement, avec trois enfants, j’ai fini par avoir la chance de récupérer une chambre, juste après le départ de notre aînée. Imaginez ma joie de "squatter" cette pièce avec… luxe absolu… une fenêtre ! Lumière naturelle, chants d’oiseaux, et un arbre juste en face.
Sur la photo, vous pouvez voir que mon sourire en dit long : quitter mon "sous-marin" ne m'a pas fait pleurer ! D'ailleurs, la nature ayant horreur du vide, mon mari a récupéré l’espace pour y gratter quelques notes de guitare. Hé oui, il n’y a pas que des peintres dans la famille !
Mais bien sûr, convertir cette chambre d’adolescente en atelier n’a pas été aussi simple que d’un coup de baguette magique.
Il a fallu se retrousser les manches, sortir les perceuses et poser des étagères, car un artiste a besoin de multiples extensions pour ranger tout son "bazar". Et là, je vous l'avoue, j'ai appelé mon mari à la rescousse ! Je suis peintre, pas bricoleuse ! Il a accepté de lâcher sa guitare pour la remplacer par un niveau, un mètre et une perceuse !
J'ai alors commencé à jongler entre les souvenirs d'enfance que nous avions créé avec notre grande fille, et l'agencement des étagères pour y ranger mon « bazar de peintre » comme le dit mon mari. (D'ailleurs vous connaissez quelqu'un qui flippe dès qu'il a trois gouttes de peinture sur les doigts ? Et bien moi j'ai mon mari qui est comme ça, et cela me fait mourir de rire!).
Et voila l'atelier terminé.
J'ai bien travaillé dans cette pièce, bercée par la lumière naturelle et les chants des oiseaux.
Mais quelques mois plus tard, il a fallu tout recommencer, lorsque je suis montée sous les toits, à la manière d’Amedeo Modigliani (bon, lui c'était à Montparnasse, moi dans le sud de la France). Et oui, une des ados voulait "une chambre plus grande". Donc l'artiste peintre a laissé la place à la maman et me voilà à grimper le dernier étage de notre maison.
Et voila mon atelier "sous les toits". Il faisait bien chaud l'été et, bien froid l'hiver. Pas simple la vie d'artiste !
Et ainsi de suite, de l’atelier sous les toits à la fameuse période "vigneronne", dans le garage d’une maison, vigneronne. Mais ça, c’est une autre histoire...
J'ai quand même eu le temps d'y réaliser quelques œuvres et d'y faire également quelques photos
Et dans tous ces déménagements, je n'ai pas oublié de prendre avec moi, dans chacune de mes aventures d'atelier mes petites mascottes en bois.
Et voilà où je suis aujourd'hui, de retour au premier étage, dans ma maison avec un atelier agencé à ma façon, pensé au plus près de mes besoins d'artiste et me voila prête pour de nouvelles créations.
Vous avez vu ce soleil ? Et du coup, dans cet atelier, que me réserve l’avenir ? Eh bien, c’est ce qui fait tout le charme de l’aventure de la vie d'artiste !
Bisous
Flaneel
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